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 Dater ou identifier ? Les progrès de la science

La science progresse dans la connaissance des pratiques anciennes, par exemple dans l’identification d’additifs aux pigments et dans l’étude complexe des liants. Les techniques d’imagerie ont fait des bonds spectaculaires en avant. La technique nouvelle de la macro-fluorescence X (MA-XRF), utilisée pour la première fois sur le retable de l’Agneau Mystique fermé, permet de cartographier les éléments chimiques sur une large surface. Si l’identification des éléments progresse, leur datation est soit impossible par leur nature, ou requiert une documentation et une perspective qui sont loin d’être atteintes aujourd’hui.
C’est abusivement que le ‘surpeint’ a été daté du 16e siècle par les restaurateurs. Aucun argument scientifique, aucune méthode, aucun document technique ne permet cette datation. Les matériaux utilisés aux 15e et 16e- siècles sont les mêmes et ne permettent pas une datation dans l’un ou l’autre siècle. La date du surpeint, ‘16e siècle’, justifie a posteriori le grattage, et cette date tardive — que personne ne semble remettre en cause alors qu’elle doit l’être puisqu’elle est abusive — excluait une paternité eyckienne.
Les restaurateurs ont daté le surpeint sur base de l’« apparence granuleuse » de la couche, qu’ils ont jugée comparable à l’apparence du surpeint sur le retable fermé. Notons que l’ampleur de l’intervention, tant de grattage que de retouches, dans le quart supérieur de l’Adoration n’est formulée en termes précis nulle part, ni dans le rapport, ni dans la publication. Le présent travail aidera les générations futures de voir plus clair dans le travail qui a été effectué.

3. ens 300