Le ciel, la prairie, les arbres et les arbustes
Le ciel a été abondamment restauré. Comme pour le reste de la partie haute, la couche superficielle a été grattée au scalpel. Il sera désormais très difficile d’y voir clair, dans les rayons par exemple.
Fig.: haut : les restaurateurs découvrent des différences de qualité dans les visages: à gauche: des visages médiocres qu’ils attribuent à Hubert. A droite: les beaux visages peints par Jan.
Bas : détail de la double prairie. La prairie d’en-dessous est visible au centre de l’image. En 1950-51 Albert Philippot avait ‘travaillé’ à cet endroit et vu qu’il y avait une prairie sous-jacente. Par ailleurs, des historiens de l’art avaient dans le passé constaté qu’il y avait de l’herbe sous la fontaine. Ces éléments auraient dû alerter les restaurateurs sur la participation d’Hubert dans ce panneau
Les prairies vallonnées, traversées d’un sentier, les arbres et buissons à feuillage dense et détaillé tellement typiques de Jan Van Eyck, ont été grattés au scalpel, pour laisser place à une couche endommagée et à des formes squelettiques qui ont dû être très retouchées.
Fig.: en haut : Coxcie a copié la version de la prairie ‘avant restauration’ (la prairie de Jan, image au centre). En bas : la prairie après grattage au scalpel et retouches est devenue plate et vide. L’ancien sentier est remplacé par un petit chemin blanc en majeure partie ajouté par les restaurateurs.
Fig.: au-dessus : avant restauration. En-dessous : après rest. : toute la zone apparaît fort usée.
Fig.: même remarque. Avant rest.: les arbres sont touffus. Après rest.: ils sont squelettiques. Toute la zone est fortement retouchée par les restaurateurs. Nous verrons ces retouches plus en détails plus loin.
Fig.: à gauche : les arbustes avant restauration.
Au centre: pendant restauration. La couche en surface a été enlevée au scalpel. Les feuillages sont allégés.
A droite, après r.: la zone est retouchée.
Dans les deux documents suivants, nous allons nous rapprocher de l’arbre au centre, à l’avant-plan. Nous allons découvrir que les arbustes allégés et devenus ‘vaporeux’ sont presqu’entièrement repeints par les restaurateurs. Le second document ne présente plus de craquelures d’âge.
Fig.: haut : l’arbre est entièrement retouché. On ne voit presque plus de craquelure d’âge. Tout est peint par les restaurateurs. Bas : détail du même arbre, plus rapproché. Ici comme dans d’autres zones très surpeintes, on ne peut en général plus rien voir d’ancien sur le document ‘pendant’. Les documents ‘pendant’ et ‘après’ se ressemblent fort, càd que le document ‘pendant’ est un document qui a déjà été retouché, au moins partiellement. Et cela veut dire également que le scalpel n’a probablement rien ou presque rien trouvé sous la couche qu’il dégageait.
Fig.: avant-, pendant- et après… Avant (à gauche) : un arbre très typique du 15e s.
Pendant (au milieu): les restaurateurs l’ont gratté. Il reste une ruine. Les restaurateurs n’auraient pas dû le gratter.
Après restauration : même arbuste, avec les retouches. L’arbre ne ressemble plus à un arbre du 15e siècle.
(L’International Committee avait recommandé: “repaint will not be removed if it cannot be done safely without damage…”).
Fig.: haut : le même arbre que dans l’illustration précédente, vu de plus près, entièrement repeint par les restaurateurs… Bas : comparons avec un arbre authentique, de la main de Jan Van Eyck , dans un détail du volet avec les Chevaliers du Christ.
Autre comparaison entre la retouche actuelle, et la qualité de la peinture de Jan Van Eyck
Fig.: haut : zone presque entièrement repeinte par les restaurateurs. Le feuillage à droite est entièrement repeint. L’herbe est également l’œuvre des restaurateurs.
Bas: comparons avec un détail peint par Jan Van Eyck: un feuillage côté gauche de l’Adoration, au pied de la grande architecture . Observez la qualité incomparable du feuillage. Les deux documents sont à la même échelle.
On peut multiplier les exemples :
Fig.: haut : pratiquement toute cette zone est constituée de retouches : les arbres, le rayon à droite, le chemin blanc…. Tout est moderne et médiocre, c’est le travail des restaurateurs.
Bas : à titre de comparaison, un détail dans le volet des Pèlerins. Ce que le pinceau du grand Maître Jan fait d’un petit sentier bordé d’arbres
Ou encore ce détail-ci :
Fig.: haut : détail de la verdure au pied d’une tour. Pratiquement plus rien de cette surface n’est ancien. Tout est peint par les restaurateurs. Bas : détail du volet des Chevaliers du Christ : les arbustes peints par Jan Van Eyck sont denses et variés.
Autre détail :
Fig.: haut : détail au pied de la ‘tour d’Utrecht’. Toute la verdure, de même que les rayons sont peints par les restaurateurs. Centre : seul le coin supérieur gauche est ancien. Au pied des bâtiments il n’y a que des retouches modernes. Bas : détail des Chevaliers du Christ. Ici la végétation est originale, peinte par Jan Van Eyck.
Autre détail encore :
Fig.: haut: après restauration. Les feuillages et les fleurs sont peintes par les restaurateurs. Bas : un détail ailleurs dans l’Adoration où la végétation est peinte par Jan Van Eyck.
Détail de l’herbe :
Fig.: haut: l’herbe, les buissons dans le bas et le rayon à droite : le tout est presqu’entièrement peint par les restaurateurs. Bas: détail de l’herbe peinte par Jan Van Eyck. Seul le rayon dans le coin inférieur droit est peint en petits pointillés par les restaurateurs